Récit d'une pêche en gravière : le poisson d'une vie

Récit d'une pêche en gravière : le poisson d'une vie

Prendre du plaisir au bord de l’eau est l’objectif premier de chacun d’entre nous. Pour y parvenir, nous sommes libres de nos choix, de nos envies et la finalité du plaisir au bord de l’eau est personnelle et propre à chacun. En ce qui me concerne, j'aime me fixer des objectifs à chaque saison. 

En janvier 2021, j’entame ma première pêche de l'année sur une gravière de 10 hectares présente sur ma région. Cela faisait plusieurs années que j’avais en tête de m’y pencher sérieusement. La raison est simple, j’avais identifié un target fish exceptionnel qui y nageait. Un pêcheur avait capturé en 2011 une fully, qui à l’époque, avait déjà tout pour faire tourner la tête de tout pêcheur passionné. J’espère avec beaucoup d’enthousiasme qu’elle vit toujours.

Se fixer un target fish, c’est bien souvent frustrant car n’ayons pas peur de le dire, dans l’accomplissement de cet objectif, réside une très grande part de chance. Nous sommes tout de même en mesure de mettre en œuvre une stratégie à long terme pour maximiser les résultats et donc réduire la part de chance restante pour conclure à l’objectif.

17/03/2022

Partir de zéro sur un nouveau plan d’eau

Ce qui est excitant dans une nouvelle eau, c’est que l’on a aucun repère, aucune certitude. Tout est à faire pour engendrer sa propre expérience. Fin janvier, je me rends sur cette gravière pour une session de 48h. Le temps est dantesque avec des rafales de plus de 90km/h et une pluie battante qui ne cesse de s'intensifier. C’est très certainement un temps propice à la pêche de la carpe mais forcément moins en adéquation pour la découverte d'un nouveau plan d’eau. Le vent m’empêche de construire précisément ma pêche, le sondage du bord est hasardeux et le placement de mes cannes très délicat. Malgré tout, je comptabilise sur cette session 8 départs pour 6 poissons. Surpris mais content, je ne m’attendais pas à une telle réussite pour une première venue en hiver. Je reste en revanche frustré par la perte d’un gros poisson non loin de l’épuisette.

Engendrer les connaissances pour une meilleur session de pêche

Deux semaines plus tard, je reviens le couteau entre les dents pour tenter de réitérer la même pêche. Au bout de 48h, le bilan est plus compliqué avec la prise d’un seul poisson dans les arrêts de jeu. Je capture tout de même une superbe miroir d’un gabarit plus qu’intéressant.

Les fortes gelées ont vraisemblablement plombées l’appétit des poissons sur cette session. Cela m’aura permis, en plus de la prise de ce beau poisson, d’engendrer quelques connaissances supplémentaires sur la typologie des fonds, des spots à pêcher et de l’approche à avoir.

Début avril, je réussis à me dégager du temps me permettant de pêcher 4 nuits. Après une préparation millimétrée, je prends la route direction cette gravière, avec enthousiasme et confiance. Je vais pouvoir bénéficier d'un peu plus de temps pour construire la pêche. A mon arrivée sur la gravière, je déchante.... Trois pêcheurs sont déjà en place et la pression de pêche semble être présente. Néanmoins, je constate tout de même de l’activité sur le plan d’eau. Je prends le contrepied et décide de m’installer à l’écart des pêcheurs. Les herbiers ont déjà bien colonisé la gravière pour un début de printemps un peu tardif. Je trouve malgré tout quelques tâches de cailloux propres entre les herbiers et j’observe un peu d’activité sur la zone. Confiant, je décide de spoder généreusement afin d’établir une zone d’alimentation pour les 96h à venir. Je comprendrais quelques heures plus tard que je venais tout simplement de faire fuir les poissons de ma zone en spodant. Ici, la pression de pêche influe beaucoup sur les déplacements des poissons. Je ne le savais pas encore mais je viens de l’apprendre à mes dépends. S'ensuit 48h stérile ! Je sauve tout de même la session en adoptant une stratégie mobile et discrète sur les deux derniers jours ce qui me permettra de capturer 3 poissons.

Récit d'une pêche en gravière : le poisson d'une vie

Etablir un premier bilan

Au retour de ces quatres jours décevants, je capitalise plusieurs informations précieuses  et je commence à déceler les mœurs et habitudes des carpes de cette gravière. En ayant toujours en tête le target fish, je sais maintenant que sa capture passera par une stratégie plus aboutie. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! Ma méthode pour capturer ce poisson réside dans la construction d’un spot sur plusieurs jours afin d’y enchaîner le plus de capture possible et donc d’avoir la chance que cette fully fasse partie du lot.

J’ai ciblé, grâce à mes dernières sorties, un haut fond en pleine eau qui semble être fréquenté. J’ai constaté également que la pression de pêche était à anticiper. Côté appât, j’ai choisi d’utiliser la gamme Legend Scop-X de chez SEEZONE. J’attache une attention particulière à la couleur de mes bouillettes quand j’aborde des gravières avec de la pression de pêche. Sa teinte jaunâtre colle plutôt bien avec les fonds clairs des gravières, suscitant ainsi moins de méfiance selon moi. J’ai la conviction qu’un même appât distribué tout au long de l’année sur le plan d’eau permettra à termes, d’atténuer la méfiance des poissons et ainsi d'anticiper un peu plus la pression de pêche. J’associe à mon amorçage la fameuse bouillette Legend Scop-X ainsi que des noix tigrées entières et broyées. Une association attractive et cohérente.

Patience et optimisation de la pêche

Quand on pêche pour un poisson en particulier, la patience est de rigueur. Après avoir mis à profit mes observations et ajusté ma stratégie, seul le temps et l’investissement rapportent des résultats. J’ai enchaîné plusieurs sorties, plus ou moins réussies sur cette gravière durant l’été, sans pour autant réussir à intéresser celle que je recherche. La chance n’était pas de mon côté. Les conditions climatiques et la pression de pêche n’étaient pas favorable pour que je puisse réaliser ce qu'on appelle : un carton.

Après 9 mois de pêche intensive sur ce lieu, j’ai eu la chance de capturer de très beaux poissons sans jamais toucher la cible. La saison automnale approche... J’affectionne cette saison car elle est propice à la prise de gros poissons et comme on le sait tous, elle est souvent synonyme d'une activité alimentaire très soutenue pour nos chères carpes. 

Prévoyant et obstiné, j’avais calé une semaine de congés à la mi-octobre pour tenter une énième fois ma chance sur cette gravière. L’objectif est clair : réunir tout les paramètres pour réaliser un carton et enfin espérer la capture de ce poisson. Je me focalise sur les préparatifs le week-end pour me rendre sur place que le mardi. J'ai bien fait car je me retrouve seul sur le plan d’eau. Je m’installe donc sur la zone intéressante avec ce haut fond de cailloux à environ 100 mètres en pleine eau. Je clipe 2 cannes précisément sur le spot et place la troisième en périphérie. Étant en place pour minimum 4 jours et profitant de cette solitude, je démarre un amorçage à la bouillette en spodant 5 kilos sur la zone en une fois.

La première nuit produira 3 poissons dont 2 très beaux poissons en termes de poids. Satisfait du résultat, je replace proprement et avec précision mes lignes le matin en espérant déclencher une touche de journée, si rare ici pour moi. La journée passe sans la moindre activité. C'est avec un peu d'inquiétude que je regagne mon bedchair.

En cherchant le sommeil, j’entends 5 ou 6 sauts sur la zone amorcée. Les résultats ne se font pas attendre car je comptabilise 5 runs en moins de 3h. Génial, le spot semble être en feu et les poissons sautent les uns après les autres sur la zone. Ne voulant pas effrayer la meute, je décide de ne pas amorcer en pleine nuit sur les poissons. A 4h du matin, soit 3 heures après la prise du dernier poisson, je me réveille, un peu affolé et surpris de ne pas avoir empilé plus de runs. D’un regain d’énergie, je décide de redresser la table en amorçant 3 kilos de bouillettes sur la zone. Je n’ai pas eu le temps de finir mon café que les départs ont repris. Quatres poissons supplémentaires ont rejoint l’épuisette avant le lever du jour. Exténué, je procède rapidement à la séance photo des 3 plus gros poissons de la nuit puis retourne au lit pour recharger les batteries et être prêt pour le lendemain.

La troisième nuit démarre et je suis prêt à faire feu. Sous perfusion de caféine, j’enchaîne les 3 premiers poissons entrecoupés de rappels d’amorçage au spod afin de maintenir les poissons sur le spot. Vers 1h du matin, un poisson modeste vient semer le désordre sur le poste en embarquant mes deux autres cannes, sans doute une faute d’inattention de ma part avec la fatigue accumulée. A ce moment précis, j’ai les nerfs à vif et j'hésite à regagner le bedchair pour enfin entamer ma nuit, sans canne à l’eau. Après quelques auto-insultes et démêlages sous la pluie, toutes les cannes regagnent le spot vers 2h du matin. La zone bouillonne et j’espère être récompensé de tous ses efforts.

La fatigue a eu raison de moi et je trouve rapidement le sommeil, pour un court instant. Run violent sur la canne isolé de l’amorçage, je prends contact et ressens rapidement les coups de tête vifs et saccadés d’un petit poisson. Au même moment, une autre canne s’emballe, doublé ! Je prends contact et je prends le risque de perdre le premier poisson que j’estime modeste durant le combat en reposant la canne sur le rod pod. Je mets donc à l’épuisette une énorme miroir puis m’empresse de reprendre la première canne pour terminer le combat. Le poisson est encore piqué et je reprends le combat. A mesure que le poisson se rapproche, mon pronostic de poisson modeste s’efface. Je présente une première fois le poisson à l’épuisette mais n’en n’ayant qu’une seule et déjà occupée par une captive, la tâche se complique. Je rate le premier passage à l’épuisette et prends tout de suite la mesure de la gravité de la situation quand, d’un coup de queue, j’aperçois le flanc du poisson et des grosses écailles. J’ai un poisson énorme dans l’épuisette et très certainement le target fish au bout du scion. Mes jambes se mettent à trembler et je tends le bras pour essayer d’épuiser le poisson. A la troisième tentative, FILOCHE ! Je m’empresse de regarder dans le fond du filet. YEEEESS c’est elle ! 

Après une séance photo remplie d’émotion, je contemple les clichés avec le sourire jusqu’aux oreilles. L’objectif est coché, ce poisson représente tout ce qui me fait vibrer au bord de l’eau depuis plus de 20 ans. Je clôture cette session plus tôt que prévu, le cœur et l’esprit plein de joie.

Avec du recul, c’est hallucinant de penser que j’avais ce poisson au bout de ma canne et que j’ai finalement préféré reposer la canne sur le rop pod lors du doublé. J’aurais pu le perdre et je n’aurais pas saisi la chance qui s’offrait à moi de pouvoir la capturer.

 

J’ai conclu ma saison sur cette gravière avec cette capture. On peut cibler un poisson et ne jamais le faire. On peut aussi cibler ce même poisson, se donner les moyens et tout optimiser pour provoquer la chance et remplir ses objectifs. Je pense humblement que ce target fish est le fruit d’une réflexion sur le long terme. On ajuste l’approche, on optimise la pêche et on adapte ses appâts dans le but de mettre toutes les chances de son côté. Rien n’était laissé au hasard lors de cette session et c’est d’autant plus satisfaisant !

Valentin L. (Team Manager)

Les appâts utilisés dans ce récit

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